JEP 2024 : Visitons la Batterie de Zuydcoote !

Cette année, les Journées Européennes du Patrimoine sont dédiées au patrimoine maritime ainsi qu’au patrimoine des itinéraires, des réseaux et des connexions. C’est l’occasion pour le musérial de retisser les liens entre le Fort des Dunes et son ancienne annexe : la batterie de Zuydcoote. Touchée par les bombardements pendant la Seconde Guerre mondiale et aujourd’hui abimée par le temps et l’érosion, la batterie de Zuydcoote constitue un patrimoine que nous vous invitons à découvrir ensemble !

Le casernement de la batterie, état actuel (09.24)

Une implantation ancienne

La batterie de Zuydcoote connaît ses prémisses à partir de la fin du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XVI. Du fait de la guerre d’indépendance des États-Unis, les tensions franco-britanniques poussent la ville de Dunkerque à construire trois batteries provisoires en pierres et en bois. L’une d’entre elles est installée à la limite communale entre Dunkerque et Leffrinckoucke (à moins d’un kilomètre de l’emplacement actuel de la batterie).

Une batterie du XIXe siècle

A l’instar du Fort des Dunes, la batterie de Zuydcoote que nous connaissons aujourd’hui naît des conséquences de la guerre franco-prussienne (1870-1871). Amputée d’une partie de son territoire, l’Alsace-Lorraine, la France fait appel au général Séré de Rivières, ingénieur et militaire français, pour concevoir un tout nouveau système défensif du territoire. En une dizaine d’années, Séré de Rivières construit près de 500 ouvrages militaires dont 196 forts et 278 batteries.

Le Fort des Dunes est construit en deux ans, entre 1878 et 1880. La batterie de Zuydcoote, quant à elle, voit le jour en 1879. Les deux ouvrages, qui fonctionnent ensemble, doivent alors répondre à une mission commune : défendre Dunkerque des attaques terrestres et maritimes. L’invention de la mélinite à la fin du XIXe siècle amène cependant le Fort des Dunes à être rétrogradé au rang de casernement : l’ouvrage ne sera alors que très peu utilisé jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. A contrario, de par son emplacement stratégique et sa dimension maritime, la batterie restera active et se modernisera quasiment toutes les décennies.

L’architecture du XIXe siècle s’identifie principalement par l’usage de briques jaunes, similaires à celles utilisées au fort. De nos jours, il reste de cette dernière quelques murs d’enceinte (pour certains effondrés sur la plage), la partie de casernement (chambres et services) et les espaces défensifs (dits de batterie).

Début du XXe siècle : un ouvrage qui se modernise

Ouvrage très actif dans la défense du cordon littoral de Dunkerque, la batterie de Zuydcoote fait l’objet de nombreuses innovations entre la fin du XIXe siècle et la première moitié du siècle suivant. Elle connaît la révolution du béton, comme en témoigne encore aujourd’hui sa seconde poudrière et le poste de direction de tir français toujours debout. Elle connaît aussi l’arrivée de l’électricité (poste photoélectrique, cabine téléphonique, poste télémétrique…) et son armement est modernisé à plusieurs reprises.

La seconde poudrière en béton, état actuel (05.24)

Usage(s) pendant la Seconde Guerre mondiale

Au début du conflit, la batterie de Zuydcoote joue un rôle important dans le cadre de l’Opération Dynamo (26 mai – 3 juin 1940). Objectif : protéger les embarquements des plages d’évacuation des soldats, notamment celles de Zuydcoote (soldats anglais) et de Leffrinckoucke (soldats français). Bombardée par les Allemands à plusieurs reprises, la batterie est finalement évacuée le 3 juin 1940.

L’ouvrage militaire est par la suite récupéré par les forces allemandes. Elle récupèrent alors une artillerie inutilisable, sabotée par les Français avant leur départ. Réorganisée sous l’Occupation, la batterie finit, en compagnie du Fort des Dunes, par intégrer le Mur de l’Atlantique. En 1944, la crainte d’un débarquement allié pousse les Allemands à l’érection de plusieurs blockhaus. Encore visibles aujourd’hui, ces blockhaus imposent leur présence dans le paysage dunaire et s’effondrent, pour certains, sur la plage touchée par l’érosion.

Le poste de direction de tir allemand aussi appelé “la Gueule du Loup”, état actuel (09.24)

Et après ?

Après la Libération, la batterie de Zuydcoote, propriété de la marine nationale, retrouve une occupation française. De nombreuses opérations de déminage et de déblaiement sont effectuées. Définitivement vendue en 1998 par le Ministère de la Défense, la Ville de Leffrinckoucke devient propriétaire des terrains et des bâtiments. L’espace dunaire est aujourd’hui géré par le Conservatoire du Littoral.

Site sous surveillance, le site de la batterie évolue depuis au gré des curieux et promeneurs, du street-art qui s’y invite et du grignotement de la plage.

Nous vous invitons à poursuivre votre découverte de la batterie à nos côtés, lors des Journées Européennes du Patrimoine de cette année ! Deux visites guidées vous sont proposées le samedi et dimanche matin, à 10 et 11h. Prévoyez de bonnes chaussures de marche et un coupe-vent !

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